La patience : comment la développer chez l’autodidacte?

La patience est une vertu centrale à développer, quand on s’éduque par soi-même. Parfois, les fruits du travail entamé peuvent prendre des décennies avant de se manifester. C’est pour cela que j’ai choisi de m’intéresser au Kombucha, dans mon processus d’autodidacte. 

Nous vivons à une époque où nous pouvons tout obtenir dans l’immédiat. J’ai passé une commande le 8 février 2024. Je l’ai reçue le 15 février 2024 chez moi. Rappelons que je vis en Guadeloupe et que le fournisseur est quelque part en France. Les distances sont réduites au point que nous obtenons ce que nous voulons à une vitesse folle. Il suffit d’avoir les moyens de nos ambitions. Néanmoins, dans des conditions naturelles, il faut se rappeler qu’on doit parfois patienter durant de longs cycles pour obtenir ce que l’on souhaite. Cela illustre bien la notion de processus.

Quels sont ses avantages pour l’autodidacte ?

Avant tout, l’autodidacte a besoin de la patience pour voir se réaliser sa vision. Parfois, par manque de moyens (en particulier financiers), le temps de réalisation de nos projets se rallonge avec le temps. Cela n’a rien d’agréable. Durant cette période de frustrations, la meilleure chose que l’on puisse faire est de transmuter cette frustration. C’est là qu’on peut en faire quelque-chose de bénéfique.

Il y a de nombreux avantages à développer la patience au rythme naturel. Nous avons tendance à penser que la nature devrait aller aussi vite que nos esprits, mais cette perception est erronée. 

La patience se développe lentement.

L’autodidacte doit se connecter avec les processus naturels pour comprendre la patience. Il doit en user, pour poursuivre ses objectifs. Se connecter à la nature, c’est planter un arbre et l’accompagner jusqu’à son autonomie et ses premiers fruits ; c’est élever des poules pour comprendre leur cycle de ponte ; c’est aussi trouver les ressources pour entretenir les graines qu’on a semées dans le vivant, qu’il soit animal ou végétal.

Le gros inconvénient quand on se reconnecte à la nature, c’est que ça prend du temps. C’est bien plus long que de sauter dans sa voiture pour se rendre à l’hypermarché du coin. À l’opposé, le gros avantage avec la nature, c’est que ça prend aussi du temps. Tout ce qui prend du temps enseigne généralement des leçons qu’on ne retrouve pas dans la culture de l’instantanéité telles que la mise en pratique et le développement d’un art, le renforcement des certitudes qui nous ont poussé dans la voie que nous suivons, l’émerveillement de voir la nature suivre son chemin jour après jour et le rappel que nous faisons partie de cette nature, que nous cherchons tant à presser par tous les moyens.

Parfois, la frustration est dure à digérer.

Tous les projets n’avancent pas, mais les plus simples comme ceux qui dépendent de ta volonté et sur lesquels tu as un minimum de pouvoir, doivent avancer en permanence. La frustration que tu ressens peut être redirigée vers les objectifs mineurs ou vers les plus ambitieux, mais qui t’ont fait peur jusque là. C’est dans cet exercice que tu tireras le plus de bénéfices, pour t’aider à maîtriser tes émotions sur le long terme. En gardant ta vision à l’esprit et en utilisant tes frustrations pour réaliser le moindre des détails de cette vision, tu avanceras coûte que coûte.

Le chemin de l’autodidacte est le plus ingrat, quand on n’en décèle pas les bénéfices et qu’on n’en voit pas les répercussions finales. La patience devient un outil, quand on sait que si on en manque, nos projets tombent à l’eau. La patience est une qualité qui s’acquière dans la pratique. Aucun homme n’a appris à parler instantanément. Ce fut le fruit d’un processus de plusieurs années, que certains d’entre nous peaufinent encore avec les années. On peut s’offrir le luxe de l’immédiateté, quand on a les technologies (les moyens) adéquates à nos côtés. Nous reparlerons régulièrement de la notion de moyen, dans le développement de ce blog.

Un exercice simple :

Cette semaine, j’aimerais te donner un exercice pratique qui te permettra de développer ta patience d’autodidacte. En effet, la patience ça s’apprend. Pour ce faire, tu auras besoin de la graine d’un fruit mûr (petite de préférence) que tu laissera jusqu’à germination dans un morceau de coton humide. Si ta semence est naturelle, l’exercice sera encore plus satisfaisant, car les fruits obtenus au final, viendront d’une souche sûre et apte à porter des fruits en abondance, le moment venu.

Le but de l’exercice est de t’amener à cultiver un fruit, un légume ou même à planter un arbre, pour suivre son évolution durant des années et voir chaque étape de sa croissance, jusqu’à l’arrivée des premiers fruits murs.

Cet exercice peut être effectué dans tous les domaines du vivant. Je l’ai moi-même observé il y a quelques années, quand j’élevais des escargots géants d’Afrique. En quelques semaines, j’avais obtenu tellement de pontes, que j’en étais émerveillé. J’ai pu alors comprendre l’importance du temps que requièrent certains processus naturels.

Pour conclure sur le développement de la patience : 

Nous sommes souvent tentés d’obtenir ce que nous voulons rapidement, parce que la vie même a une date limite. Dans l’incertitude, nous sommes incapables de raisonner la part reptilienne de notre cerveau. Les réflexes de survie prennent parfois la main, sur ce que nous nous devons de maîtriser. Pour court-circuiter cette impression frustrante d’immédiateté qui s’exacerbe quand on n’a pas les moyens d’accélérer nos processus, nous avons le choix de quitter cette illusion du « tout, tout de suite », pour nous adosser à des valeurs naturelles, bien plus adaptées à l’univers que nous habitons. Les processus naturels quels qu’ils soient, nous permettent d’observer, d’essayer, de nous tromper mais surtout d’obtenir des résultats que nous pouvons observer et transmettre à ceux qui désirent bénéficier de notre expérience par la suite.